Suite à une formation donnée avec l’aide de ViaParents sur l’impact des écrans sur les plus jeunes, Box Populi a souhaité apporter quelques informations complémentaires.

Face au constat alarmant de l’utilisation des écrans chez les plus jeunes, plusieurs parents ont décidé d’éteindre les écrans pour le développement de leur enfant. Plusieurs retours d’expérience racontent qu’il a suffit d’un mois pour voir apparaître un comportement plus logique chez un enfant : il réagit à son prénom, demande des câlins, dessine, s’intéresse aux autres, sourit. « Notre enfant se réveille » entend-on souvent dans ces témoignages. Il semblerait en effet que pour néfaste qu’il soit, l’impact des écrans sur l’enfant n’est pas irréversible.

Il est en effet conseillé par l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire, d’éviter les écrans avant 3 ans, même la télévision, même le smartphone. Ajouter un code sur le smartphone peut être alors utile. D’autre part, l’enfant n’est pas rancunier à cet âge-là et ne s’offusquera pas d’une telle règle. L’enfant ne comprend pas encore les dessins animés : la rapidité le perturbe et l’excite. Il convient de privilégier des jeux, des objets comme une dinette, un garage, mais sans bruit (les sons des objets n’apportent rien à l’enfant).

Entre 3 et 6 ans, il semble pertinent de mettre un temps limite d’utilisation, dès le départ, une règle sur laquelle il ne faut plus céder par la suite. Même si c’est culpabilisant et peut sembler tyrannique, cela forge l’enfant. Comme les sucreries, l’enfant a très vite envie d’en manger à l’excès et doit apprendre à se réguler. Il en va de même pour les écrans.

La concentration est devenue une denrée rare dans un monde de distraction. C’est le constat du neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux, qui a écrit un livre pour les enfants : Les petites bulles de l’attention. On y trouve des explications, des fiches et des exercices pour tous les âges afin d’améliorer sa concentration.

 

De 6 à 10 ans, limiter les écrans à 1h par jour semble un objectif difficile à atteindre. Pour autant, l’important reste de garder le contrôle parental et de maîtriser l’usage, la durée, mais surtout l’heure d’utilisation. A cet âge, il convient encore de refuser les écrans dans la chambre : l’espace Internet doit se trouver dans un espace de vie, où il est plus aisé de garder l’œil, mais surtout de porter un intérêt à ce que fait l’enfant.

Quelque soit son utilisation, le fait de poser des questions augmente sa confiance et permet d’en parler facilement, ce qui prévient d’éventuels dangers. Surtout, ne jamais espionner l’historique permet de faire grandir cette confiance mutuelle. Récemment, une campagne de sensibilisation autour des écrans avait pour slogan : « la télévision, c’est mieux quand on en parle » pour favoriser le débat. Et avouons-le : un enfant qui vient de regarder seul la TV sans interaction pendant 1h n’est plus tout à fait le même…

Les jeux éducatifs sont aussi à prendre avec des pincettes : aucune norme n’est établie pour qualifier un jeu d’ « éducatif » et souvent, il ne tient pas ses promesses. Le simple balayage d’un écran n’apporte rien : pour qu’il soit véritablement éducatif, le parent doit accompagner l’enfant, l’aider, l’écouter, commenter.

En termes de jeux, il est par ailleurs intéressant de favoriser des jeux à plusieurs, où l’enfant apprend l’interaction sociale, le sens de l’espace en déplaçant les pièces, la discussion avec d’autres enfants.

Malgré tout, l’important est aussi de se réguler en tant que parent. Pour reprendre l’exemple de Julien, il me confiait avoir décidé de supprimer les smartphones à table avec sa femme pour éviter que ses enfants n’aient envie de regarder eux-aussi. Car disait-il, rien ne sert d’expliquer si on ne donne pas l’exemple.

Dans un livre plein d’émotion, une mère divorcée décide un jour de supprimer tous les écrans chez elle pendant six mois, pour ses trois ados surconnectés et elle-même. Alors que l’expérience a commencé dans la douleur, les relations se sont ensuite améliorées : il y avait nettement plus d’interactions entre eux. Sa fille cadette, qui était de mauvaise humeur permanente, s’est révélée, après un mois de sommeil réparateur sans écran, une enfant à l’humeur agréable.

Mais six mois, c’est long !

Et si on essayait pendant un weekend ?

Amaury, chez Via Parents, a essayé, c’est donc possible !

Suite à cette formation, nous vous proposons de tester le weekend sans écran. Sans notification, sans téléphone, sans appli, sans jeu vidéo, sans Internet : 48h à faire autre chose ! Si cette expérience vous intéresse, nous pouvons organiser un weekend pour récolter vos retours d’expérience.

 

En conclusion, il semble important d’apprendre en premier lieu à conscientiser sa propre consommation d’écran, puis celle des enfants avant de réfléchir à différents moyens pour la réduire, et mesurer cette réduction. L’important est de pouvoir apprécier cette connexion en la rendant raisonnée.

Il y a plein de belles choses par les écrans, mais il est important d’apprendre à les apprécier.

 

Les enfants absorbent les émotions. Un de mes amis, commercial ultra stressé, terminait sa journée de travail juste devant la crèche, avant de récupérer ses enfants. Ces derniers étaient fous, turbulents et agressifs. Un jour, suivant les conseils d’un ami à lui, il a décidé de rester 5 à 10 min devant la crèche sans rien faire, téléphone éteint, à regarder le ciel. Ses enfants ont alors eu un comportement plus serein. Depuis ce jour, il a décidé de s’octroyer 10min à chaque fois, même s’il est en retard, avant de récupérer ses enfants : leurs relations ont ainsi gagné en complicité.

 

Le site de ViaParents, communauté de parents à la recherche d’idées de sorties pour leurs enfants : https://www.viaparents.com

Les petites bulles de l’attention, de Jean Philippe Lachaux, neuroscientifique pour les enfants : https://www.odilejacob.fr/catalogue/psychologie/developpement-de-l-enfant/petites-bulles-de-lattention_9782738133762.php

http://www.lexpress.fr/styles/enfant/enfants-et-ecrans-comment-fixer-les-regles_1557376.html

Le livre Pause : http://www.nil-editions.fr/site/pause_&100&9782841116034.html

De magnifiques témoignages : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/25/a-cran-face-aux-ecrans_1480846_3224.html

https://www.la-croix.com/Famille/Parents-Enfants/Dossiers/Dix-jours-sans-ecran-une-epreuve-aussi-pour-les-parents-2013-06-04-968759