Manager une équipe dans un monde ultraconnecté n’est pas de tout repos…

Obtenir des résultats d’une part, mais aussi maintenir un état d’esprit positif pour favoriser les échanges et la communication efficace : les atouts du manager se sont multipliés. Car le modèle en entreprise a évolué, les employés se sont émancipés d’un rôle parfois trop exécutant pour donner leur avis tout haut. Ils sont devenus de véritables collaborateurs. C’est ainsi que la question du bonheur en entreprise a pris de l’importance. Au-delà de l’impact sur la productivité, le bonheur au travail en intégrant la révolution numérique, a pour but de promouvoir une bonne vie en entreprise. Cela permet de fidéliser les collaborateurs actuels ou d’améliorer sa marque employeur pour attirer de nouveaux talents.

Amélioration du cadre de travail, mobilier high-tech, organisation d’activités détente, team-building : les entreprises redoublent d’inventivité pour améliorer la qualité de vie de leurs collaborateurs. Pourtant, selon une étude réalisée par meilleures-entreprises.com, 44% des Français considèrent qu’ils sont malheureux au travail. D’autres études ont prouvé que la mise en place d’activités récréatives sont contreproductives : loin d’apporter une véritable amélioration de la productivité, ce type d’initiative tend à infantiliser les collaborateurs…

Une preuve que les activités et les aménagements de locaux ne sont pas les seuls leviers pour rendre heureux un collaborateur. Bien des aspects entrent en jeu : responsabiliser, former, donner des objectifs atteignables, laisser de l’autonomie, apporter de la reconnaissance, donner du sens au travail quotidien… Faire en sorte que chacun se sente partie prenante d’un projet d’entreprise est loin d’être une évidence avec une recette simple.

Voici quelques conseils pour favoriser une équipe heureuses et efficace 

Réduire les taches rébarbatives

Avec les outils numériques existants, automatiser les taches répétitives permet de gagner en temps tout en amenuisant le risque d’erreur. Pour autant, il est parfois impossible d’automatiser ces tâches désagréables. Il importe alors d’expliquer l’importance de cette tâche,  pourquoi elle ne peut être automatisée, et de bien souligner le fait que la tâche n’est pas forcément gratifiante.

Le fait de le reconnaître permet à l’exécutant de savoir qu’il aura d’autres occasions de montrer toutes ses capacités, de se sentir utile grâce à son savoir et ses compétences. Ce qui permet de motiver un collaborateur, malgré une tâche rébarbative.

Bien sûr, il importe que les missions suivantes lui apportent plus de piment. Comme un métier n’est pas fait que de choses agréables, il est tout à fait normal de devoir accomplir des tâches ennuyeuses. Bien moins normal que ces tâches ennuyeuses soient la base du quotidien.

L’autogestion 

Les nouvelles technologies ont permis de grandes avancés dans le management moderne, dont une plus grande propension à communiquer rapidement, à tous, sur tous sujets.

Plusieurs inconvénients à cela :

  • Un taux de dérangement plus important : mails, appels sur téléphones portable et fixe, messagerie interne, augmentation du nombre de réunions ;
  • Une plus grande facilité à communiquer qui donne l’autorisation à tout le monde d’entrer dans le bureau d’un collaborateur lui poser une question, donc le déranger dans un travail de longue haleine ;
  • Une habitude de se rendre disponible tout le temps à tous pour répondre aux questions, ce qui enlève à chacun la maîtrise de son temps.

C’est pourquoi certaines entreprises encouragent le télétravail : le collaborateur gère son temps, son travail et se ménage des plages horaires de concentration.

Ce type de démarche apporte déjà ses fruits. Plusieurs études ont en effet démontré que les salariés travaillent mieux lorsqu’ils travaillent de chez eux ou d’un espace de coworking. Bien sûr, le télétravail fonctionne parfaitement lorsqu’il n’est pas en continu, mais uniquement une journée ou deux par semaine. Il se base aussi sur une confiance de l’employeur, qui croit en l’autogestion de ses collaborateurs.

On entend tous certaines personnes attendant le weekend avec impatience pour « pouvoir travailler en paix ». Comme le dit ce magnifique reportage sur les besoins des salariés dans les entreprises d’aujourd’hui, « favoriser le bien-être au travail, ce n’est pas proposer du yoga et des bonbons Haribo. C’est plutôt (ou du moins, ça devrait être) donner davantage d’autonomie à chacun, ne pas infantiliser et laisser travailler les salariés en leur apportant la confiance et la reconnaissance qu’ils méritent. Ce pourquoi le télétravail est une belle avancée pour apporter plus d’autonomie et éviter la démotivation qui guette… à cause de process toujours plus compliqués et d’une bureaucratie souvent trop lourde. »

La responsabilisation

Placer le collaborateur au coeur du processus décisionnel est un excellent levier pour  gagner en qualité de vie au travail.

D’une part, c’est un acte qui démontre une certaine confiance, limitant les liens hiérarchiques, ce qui permet une meilleure réactivité dans les décisions importantes.

D’autre part, lorsqu’une personne est intégrée au processus de décision, elle est plus à même de comprendre leur importance, leur enjeu et d’y contribuer plus fortement. La productivité s’en trouve alors améliorée, tout comme la qualité de vie au travail.

La santé 

Prendre soin de la santé de tous au quotidien a de nombreux effets bénéfiques. Réagir rapidement à un problème, détecter les profils à risque, éviter les accidents du travail. Mais parfois pris dans le tumulte quotidien, certaines évidences ne se remarquent plus.

C’est pourquoi, afin de favoriser le bonheur au travail, il est parfois utile de faire appel à des avis extérieurs sur la santé globale des collaborateurs, afin de mieux maîtriser les risques psycho-sociaux. En effet, en prévenant les risques tels que le burn out, les entreprises rassurent les salariés en montrant que leur santé est un point important non négligé. Si chacun y fait attention, alors le groupe se porte forcément mieux.

Communiquer 

Bien sûr, toute action positive s’accompagne d’une communication en amont pour éclaircir les objectifs recherchés. Apporter de la transparence diminue les barrières hiérarchiques, permettant une meilleure communication. On évite ainsi de petits soucis comme d’importants problèmes internes.

Donner la possibilité de se confier sur des blocages d’ordre professionnel comme personnel se construit doucement, non par un mémo envoyé par mail.

C’est informel mais ce sentiment naît d’une communication facile, rapide, aisée et sans jugement.

Du travail mais pas que 

En moyenne un employé passe huit heures par jour à raison de cinq jours par semaine au bureau. Autant le passer dans une bonne ambiance. Les moments de socialisation comme la machine à café ou le repas de midi contribuent à la création de cette ambiance au quotidien. En complément, ajouter des événements ou des services complémentaires pour les collaborateurs ajoutent du lien entre des collaborateurs qui souhaitent partager plus que du travail. Cela favorise également la communication.

Mais cela ne fabrique pas le socle le plus important du bien-être au travail, comme détaillé dans les points précédents.

On ne commande pas à quelqu’un d’être heureux, par contre on peut contribuer à un environnement propice à un dépassement de soi pour montrer ses capacités, dans un milieu qui favorise la bonne santé de tous, en permettant une communication facile à tous les niveaux.

Et ce dans le but de créer les conditions parfaites pour tout le monde, afin d’améliorer le bonheur au travail tout en restant connecté.

Marie-Anne Cloarec, Experte QVT 2.0