Suite à une formation donnée en collaboration avec ViaParents, Box Populi a souhaité approfondir ce sujet de la surexposition des enfants aux écrans.

Tout d’abord, l’enfant a besoin de développer sa base : comprendre les formes, l’espace, les textures, les odeurs. Explorer le monde demande d’utiliser plusieurs sens, et non uniquement la vue comme sur les écrans. Plusieurs gardent le souvenir de l’odeur de la colle Cléopâtre ou le gout du scotch : tous ces détails composent la base du développement du cerveau. C’est pourquoi l’enfant doit toucher pour comprendre. L’école Montessori en a d’ailleurs fait un cheval de bataille, non sans raison.

Les écrans diminuent les interactions humaines et l’ouverture à l’autre. Pourtant, se rappeler le moment où un proche vous a montré comment fonctionne un interrupteur fait partie des belles expériences. Les explications sur le fonctionnement des objets ou des théories sont le début des réflexions de l’enfant, le début des échanges, des discussions, ce qui le rend actif. Lui expliquer le fonctionnement de son environnement montre aussi qu’on lui donne de l’attention.

En effet, les écrans peuvent lentement provoquer l’isolement chez l’enfant qui ne prend pas l’habitude d’être l’interlocuteur direct d’une conversation. Cette passivité retarde son apprentissage à gérer ses émotions, l’interaction avec l’autre, la frustration : retard qui devient source d’inquiétude chez lui et le pousse à se renfermer pour éviter le contact avec les autres.

Cette passivité est aussi marquée avec la télévision : si elle reste allumée alors que l’enfant est en phase d’apprentissage, la distraction ralentit sa compréhension. Plus important encore, alors qu’il voit la télévision comme une source de bruit dont il n’est pas la cible directe, il considère l’école de la même façon : comme la source d’un message dont il n’a pas à être totalement captivé.

Les écrans modifient également la perception du temps. Même en tant qu’adulte, il est facile de se laisser distraire longtemps sans s’en rendre compte : c’est encore plus vrai chez les enfants qui doivent apprendre à développer un raisonnement logique, à lire un livre avec un début et une fin.

L’isolement lié à une surexposition aux écrans peut ensuite mener l’enfant à adopter des comportements atypiques qui peuvent parfois le mettre en danger. Il peut devenir agressif, en refusant tout contact physique et se montrer indifférent à ce qui se passe autour de lui. On parle aujourd’hui de troubles apparemment autistiques chez certains enfants, révélant que dans les années 90 s’il y avait 1 cas pour 1 000 enfants de troubles du comportement, il y aurait 1 cas pour 68 enfants aujourd’hui. Ce ne sont que des apparences car dès lors que les écrans s’éloignent, les développements du cerveau de l’enfant reprennent leur progression normale.

Une vérité répandue également est l’impact des écrans sur le sommeil des enfants : les écrans bleus empêchent au cerveau de comprendre que l’heure est au repos. En effet, la lumière de l’écran active 100 fois plus les récepteurs photosensibles de la rétine que la lumière blanche d’une lampe. Même lorsque la luminosité de l’écran est au minimum, l’horloge interne s’en trouve déréglée, ce qui impacte la qualité du sommeil. Or de nombreuses études ont démontré qu’un mauvais sommeil impliqué une baisse de concentration, et de moins bons résultats.

 

Le site de ViaParent, communauté de parents à la recherche d’idées pour leurs enfants : https://www.viaparents.com

Montessori : https://www.montessori-france.asso.fr/page/155447-la-pedagogie-montessori-une-aide-a-la-vie

http://www.atlantico.fr/decryptage/addiction-aux-ecrans-fleau-pour-jeunes-au-meme-titre-que-tabac-toutes-questions-qui-se-posent-quand-on-est-parent-francois-marie-2892653.html